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Paris ridicule et burlesque au XVIIe siècle, 1859
Introduction par P. L. Jacob

Boileau
La satire de Boileau sur les Embarras de Paris, si connue qu'elle soit, nous a paru le complément nécessaire de cette, description rimée de la Capitale, d'autant plus que la satire en question, imitée d'Horace et de Juvénal, plutôt que composée de sentiment et prise sur le fait, fut écrite à peu près, au même moment, c'est-à-dire en 1664. Nous n'avions rien de mieux à faire que de conserver les notes de Brossette, qui servent d'éclaircissement à un petit nombre de vers de cette satire parisienne.

Les cris de Paris
Enfin, les Cris de Paris, qui terminent ce volume consacré à l'histoire des mœurs parisiennes du dix-septième siècle, n'appartiennent pas à cette époque par la date de la première publication de ce vieux recueil en vers et en prose : mais le dix-septième siècle s'était approprié en quelque sorte, cette pièce du seizième, en la rajeunissant, en la modifiant et en l'augmentant. Nous savons aussi d'une manière irrécusable que les anciens cris de Paris s'étaient perpétués traditionnellement parmi le petit commerce des rues. Il devenait donc intéressant de connaître ces cris qui sont aujourd'hui presque oubliés. En réimprimant les Cris de Paris, nous avons réimprimé tout le recueil qui porte ce titre, d'après une édition de Troyes, très-fautive, mais par cela même plus importante, puisqu'elle nous représente fidèlement l'état d'une tradition orale qui s'était corrompue de bouche en bouche.
Cette édition des Cris de Paris, que nous avons reproduite en la corrigeant quelquefois, bien entendu, est une de ces innombrables impressions de Troyes, chez Pierre Garnier. 1714, in-16 de 78 pages. mais le même recueil existe dans trois ou quatre éditions gothiques que nous avons laissées de côté, de propos délibéré, ces éditions offrant des variantes considérables, qui caractérisent une époque antérieure de la tradition populaire.
L'édition la plus ancienne que nous aurions pu consulter est ainsi décrite dans le Manuel du Libraire : « Les Rues et les Eglises de Paris, avec la despense qui se fait chascun jour; le tour de l'Enclos de ladite Ville avec l'enclos du bois de Vincennes et les épitaphes de la grosse Tour dudit bois : qui la fonda, qui la parfist et acheva. Et, avec ce, la longueur, la largeur et la haulteur de la grant église de Paris, avec le blason de ladite Ville. Et aucuns des cris que l'on crie parmi la ville. Sans lieu ni date, in-4, gothique, de 10 feuillets, imprimé chez F. Auboyns vers 1520. » M. Brunet cite, en outre, une édition gothique, petit in-8 de 12 feuillets, sans date, avec le nom de Guichard Soquand, et une autre édition dans laquelle les cris de Paris, au nombre de cent sept, se trouvent en tête, Paris, Nicolas Buffet, 1549, in-8 de 16 feuillets. Ce livre a été réimprimé bien des fois depuis, et avec des suppressions ou des changements, à Troyes ou à Paris.
Un pareil opuscule aurait pu donner matière à un volume de notes : nous nous sommes bornés à rédiger celles qui nous ont paru les plus utiles, avec l'aide de M. A. Bonnardot.
On s'étonnera peut-être de ne pas trouver, dans une collection de cette espèce, un autre livre, livre rare souvent signalé comme un des plus intéressants desiderata qu'on pût offrir aux bibliophiles parisiens ; nous voulons parler d'un recueil assez volumineux, intitulé : Paris ou la description succincte de cette grande ville, par un certain nombre d'épigrammes de quatre vers, chacune sur divers sujets, par Michel de Marolles (sans nom de lieu, 1677 , in-4) ; mais ce volume ne renferme pas d'indications descriptives ou pittoresque ; ce sont seulement les archives des ordres religieux, péniblement et bizarrement rimées. François Colletet lui-même est un aigle auprès du digne abbé de Marolles, qui avait cru inventer la poésie mnémotechnique, et qui n'a fait en ce genre que des tours de force de ridicule et de niaiserie.

P. L.


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